Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
vive les sociétés modernes - abécédaire
4 décembre 2008

K comme Kola (des tropiques aux tranchées)

Bien qu’il soit imprudent d’affirmer que cette célébrissime boisson à base de cola est consommée sur l’ensemble de la planète, on ne peut douter qu'elle soit connue aujourd’hui par de nombreuses sociétés. Elle est très certainement appréciée dans quelques villes industrielles de la péninsule de Kola située au nord de la Fédération du Russie. Mais ne nous attardons pas sur ces terres bien peu accueillantes. Quittons l’Europe du Nord pour nous plonger au cœur des sociétés de l’Afrique de l’Ouest et saisir les odeurs et les saveurs de ces myriades de petits marchés où se mêlent notamment des milliers de noix de kola.

Il n’est pas rare en effet de croiser des Ivoiriens, des Guinéens ou des Sénégalais dans ces territoires africains, mâcher cette graine des cultures dites « traditionnelles » de l’Ouest africain, au goût amer. Depuis des siècles, la noix de kola se récolte du mois d’octobre au mois de février, sur les kolatiers, arbres de 12 à 15 mètres de haut, poussant sur des sols humides, entre le sud du Sahara et les pays forestiers, produisant ces premiers fruits après une dizaine d’années [1]. Cette arboriculture soignée permit à quelques commerçants de se constituer une petite fortune, exportant vers le Maghreb cette noix, dénommée kola par Léon l’Africain au XVIe siècle, mais appelée gourou ou wolo par les peuples d’Afrique subsaharienne.

La noix de kola tient ainsi une place de choix dans les sociétés d’Afrique de l’Ouest par sa fonction commerciale mais surtout par sa fonction sociale. Elle revêt une importance capitale dans les relations et la vie religieuse des peuples africains. En effet, selon les traditions et les coutumes de certaines ethnies, la noix de kola est source et symbole de puissance. Sa présence est de toute évidence indispensable lors de nombreuses cérémonies ; le kola annonce ainsi les baptêmes, les mariages et accompagne le défunt vers l’Autre monde.

La pharmacopée « traditionnelle » africaine utilise également cette graine de kolatier. Les Diola et les Manding de Casamance réalisent alors une boisson à partir de ce fruit, permettant, dit-on, aux femmes de mettre au monde, sans douleur, leur nouveau-né. Mâcher des racines de kolatier permettrait de conserver une hygiène dentaire saine et la noix de kola semblerait apaiser la mélancolie, les migraines, les fatigues et même posséder des vertus aphrodisiaques !

Dans les années 1880-1890, lors de ses missions d’exploration de la Boucle du Niger (Mali, Burkina Faso et Côte d’Ivoire) puis en Côte d’Ivoire, le gouverneur de cette colonie, Louis Binger, a consommé à maintes occasions le kola et évoqué certaines de ses qualités, tout comme son pouvoir sociale d’importance : « C’est avec le kola que je me faisais des amis et que je déliais la langue des noirs qui daignaient me rendre visite » [2].

Quelques années plus tard, à l’aube du XXe siècle, la noix de kola quitta l’Afrique et prit le chemin de l’Europe des tranchées de la Guerre de 1914-1918. Si certains des soldats de l’Empire colonial français, comme les tirailleurs « sénégalais », disposaient d’une nourriture saine et de bonne qualité dans les cantonnements, ils ne pouvaient guère apprécier de légumes frais et denrées venant de leurs terres natales, trop rarement distribués [3]. « Il serait à souhaiter que, comme les années précédentes, les tirailleurs puissent recevoir des produits de leurs pays (noix de kola, arachides, etc.). (…) Ils en sont friands et ce serait la récompense la plus appréciée que l’on pourrait leur accorder » recommandait un officier métropolitain commandant un bataillon de tirailleurs « sénégalais » à l’été 1918 [4].

Depuis le début du conflit, le ravitaillement et l’alimentation des combattants faisaient partie des préoccupations du haut commandement. Ces officiers de l’État-major veillaient à ce que l’ensemble des soldats puisse bénéficier de vivres variés, et en quantité suffisante. Des efforts avaient été faits afin d’offrir aux combattants des troupes coloniales - ces hommes que l’on nommait alors des « Indigènes » - des fruits et des légumes cultivés notamment en Afrique occidentale française, dont le symbole par excellence demeurait la noix de kola. Les propriétés stimulantes du kola, se diffusant sur une longue durée, permettaient de combattre la fatigue et aidaient à supporter la faim et la soif. « Lui qui veut faire grande marche, lui va pas dormir, lui va manger kolas seulement. Lui va pas reposer, lui va pas dormir, lui va pas faire cabinets, lui va marcher toujours » répondait, en langage « Français-tirailleur », un soldat africain interrogé par Lucie Cousturier, intriguée par les vertus tant célébrées de cette noix de kola [5]. Le kola venait alors compléter l’ordinaire de l’alimentation des tirailleurs représenté par quelques portions de riz accompagnées d’un morceau de pain et de café, enrichis de vivres achetés chaque jour au sein des coopératives, comme du lait frais, du fromage, du chocolat, de la confiture et des sardines en conserve.

Ainsi, le kola est une denrée éminemment culturelle de l’Afrique de l’Ouest qui, par son histoire - sociale et culturelle - et sa géographie, témoigne avec acuité que les sociétés africaines sont entrées, depuis des siècles déjà dans l’Histoire de l’Humanité, n’en déplaise à certains. Cette graine de kolatier permit, dans une certaine mesure, aux combattants africains de la Grande Guerre, venus se battre sur le territoire métropolitain, de vivre et de survivre aux épreuves du conflit [6]. De nos jours, on souligne bien souvent la présence, de plus en plus préoccupante, de la fatigue et de l’angoisse au sein des sociétés modernes au point que nos contemporains, en Occident, et particulièrement en France, sont devenus les champions de la consommation de produits pharmaceutiques calmants, stimulants ou euphorisants. L’histoire de la production et de la consommation de la coca, du kat et du kola tend à prouver que ce recours à la pharmacopée pour aider à supporter les expériences difficiles inhérentes à l'existence humaine est universel.

Bastien Dez, étudiant en deuxième année de mastère d’Histoire,
Université Paris-Sorbonne (Paris IV).

[1] Lors de ces voyages, celle-ci était - et est encore de nos jours - transportée dans des waga, paniers garnis d’un feuillage humidifié permettant de conserver leur fraîcheur pendant huit à dix mois. De Kong à Djenné, elle se retrouvait notamment dans les cours royales soudanaises, comme celle des Mâsa aux XIIIe et XIVe siècles. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire produit plus de 75 000 tonnes de kola par an et de nombreux échanges s’effectuent avec la Gambie, le Sénégal, le Nigéria et le Mali.

[2] « J’en ai usé le plus souvent possible pendant mon voyage ; chez moi, son action se traduisait surtout sur les nerfs ; il me semble qu’il augmentait, dans certaines circonstances, ma force de résistance et qu’il me permettait plus facilement d’endurer les fatigues. (…) Mais là où j’ai surtout apprécié le kola, c’est par les services qu’il m’a rendus en me permettant d’en distribuer aux nombreux visiteurs que je recevais. C’est une politesse facile à faire, et quoique le prix du kola soit très élevé dans certaines régions, mon approvisionnement en marchandises me permettait de faire des achats fréquents de kola et de vivre en grand seigneur et en faisant de nombreuses distributions. C’est avec le kola que je me faisais des amis et que je déliais la langue des noirs qui daignaient me rendre visite. (…) Tous ceux qui s’habituent à en mâcher s’en sont bien trouvés et ont été moins éprouvés par les fièvres. C’est un tonique par excellence » (Cité par Georges Niambey Kodjo, Le royaume de Kong (Côte d’Ivoire) : des origines à la fin du XIXe siècle, L’Harmattan, Paris, Budapest, Kinshasa, 2006, p. 187).

[3] Rappelons que ces tirailleurs « sénégalais » sont certes originaires du Sénégal mais viennent également des États actuels de Guinée, de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Mali, du Burkina, de Mauritanie et du Niger.

[4] Compte-rendu du chef de bataillon Devaux sur le moral des hommes du 53e BTS en juin 1918, le 1er juillet 1918 - Service historique de la Défense, fort de Vincennes (SHD), 16 N 1507.

[5] Lucie Cousturier, Des inconnus chez moi, Editions de la Sirène, Paris, 1920 ; Réédition : L’Harmattan, Paris, 2005, p. 54.

[6] Il en va de même pour le « pinard » chez les soldats originaires de métropole. Enfin, les enquêtes et les productions cinématographiques nous ont familiarisé avec la représentation du combattant des guerres contemporaines se procurant quelques drogues afin de « tenir ». La toxicomanie et les addictions dénoncées en temps de paix retrouveraient-elles des vertus en temps de guerre ?

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Sauf si la noix de Kola nous emporte à nouveau sur la thèse des " lois de l'équilibre" dont parle Barjavel dans son livre. Mais justement, cette noix nous montre les limites du concept, puisqu'elle est l'alliée des douleurs d'un conflit pour lequel les hommes n'allaient pas (tous) la fleur au fusil. La douleur de soi me semble donc contredire cette idée que l'homme est soumis malgré lui à des impératifs instinctifs et incontrôlables. Se leurrer sur ses gestes en les auréolant de morale, d'éthique et de patriotisme, peut-être et encore, mais se poser la question de l'absurdité de ses gestes, n'est-ce pas là le début d'une domination de l'instinct qui, logiquement, trouve sa légitimité dans le sens où il obéit à une loi censée être intangible ?. Ou bien, l'instinct peut-il donc se penser comme absurde (et par là-même l'homme se retrouve au point de départ des lois de l'équilibre, car en les refusant, il les acceptent ; par exemple, en refusant de s'insérer dans la société, il se retire du groupe, laissant ainsi toute sa chance aux autres membres de prendre sa place. Les "suicidés de la société" (Artaud) seraient donc le quota nécessaire des sacrifiés, des dominés volontaires, au profit du reste de la communauté. Et, embrassant la figure du martyr, dans les sociétés où ils ne sont (plus) pas éliminés, ils permettent aux bien-pensants d'exercer leurs lots de bonnes actions sociales quotidiennes, ou encore de renforcer leur position sociale) ?
R
Précisions et recadrage intéressants que ceux de Magali. Effectivement, je suis peut-être passé un peu vite sur la question du surpeuplement. Tu as raison, Barjavel contextualise bien ce surpeuplement dans un milieu précis. Il ne le fait d'ailleurs que sous l'angle d'une procréation excessive face à la disparition de prédateur, sans jamais invoquer explicitement la pénurie relative de ressources (c'est que la chose est implicite et évidente). Tu as raison également : il ne peut y avoir de surpeuplement que relativement à la capacité d'un territoire à fournir des ressources aux individus qui l’habitent ; et même plus précisément pour l'homme, à la capacité de la société d'exploiter son territoire. Aujourd'hui, contrairement à l'époque de Barjavel, nous vivons dans un espace mondialisé, sur une planète qui peut actuellement nourri (sans les OGM) 12 milliards d'êtres humains alors que nous sommes encore moins de 7 milliards et que les projections démographiques actuelles estiment à 9 milliards la population mondiale d’ici un demi-siècle (à prendre avec précaution). C’est que les progrès techniques permettent d’intensifier les productions. Nous vivons ainsi dans un monde où les famines classiques (de sous-production) n'existent plus en elles-mêmes (les causes sont beaucoup plus complexes comme l'a montré Sylvie Brunel). Je parle bien de famine et pas de malnutrition. Voilà pourquoi je me suis un peu laissé emporté. Mea culpa maxima.<br /> <br /> Par ailleurs tu soulignes un point essentiel auquel je n'avais pas du tout pensé : au-delà de la réalité ou non d'un surpeuplement, l'impression de celui-ci par les sociétés est une réalité tout aussi importante. Déjà à l'aube du IIIe siècle, le théologien chrétien Tertullien estimait que le monde était surpeuplé, et saint Jérôme continuait de s'en faire l'écho un siècle plus tard : "Le monde est déjà plein et la Terre ne nous contient plus." Le fait qu’ils y ont cru, et avec eux bien d’autres (jusqu’à Malthus) est au moins aussi important que le fait qu’ils se trompaient, si ce n’est plus.<br /> <br /> Enfin, ce que tu dis sur l'espèce humaine constituée d'autant de "Moi" et de "Je" me convient parfaitement. Néanmoins, par rapport à ce que j'ai pu écrire, j’aimerais préciser que je ne veux pas dire que l'idée de "société" ne fait pas sens, qu’elle est nulle et inutile. Cela reviendrait à rejeter l'essentiel des travaux historiques. Il faut juste prendre conscience qu'il ne s'agit que d'un idéal-type, d'un pur concept, qui fait plus ou moins corps suivant les époques et les espaces.<br /> <br /> Nous voilà toutefois bien loin des noix de Kola de l’Afrique de l’Ouest ou des tranchées de la Grande Guerre…
M
Pour agrémenter le texte de Raphaël d'un autre exemple, prenons celui des bancs de sardine (qui fit l'office d'un très bon reportage sur France 5), qui étonne maints chercheurs. À la façon des bobacs et des lemmings, les sardines se regroupent pour former un banc compact qui entame un long chemin (toutes les X années, pardonnez mon oubli) en suivant toujours le même trajet. Durant ces longues semaines, une bonne partie d'entre elles se fait dévorer sans pour autant perturber la synergie du banc qui continue sa course pour se séparer au bout du compte sans raison apparente. On ne peut qu'être intrigué face à ce phénomène pour lequel aucune thèse pertinente n'est donnée, si ce n'est celle du suicide collectif, puisque aucune autre cause tangible (reproduction, migration...) qui normalement fait loi dans le monde animal ne semble expliquer les faits.<br /> Ceci interroge sur les consciences animales et humaines. Et à ce propos, les idées de Barjavel sont intéressantes puisqu'il ne compare pas les animaux aux hommes, mais plutôt re-cadre l'homme au sein de l'espèce animale en lui prêtant un destin guidé par un instinct de survie et d'espèce et non par la conscience réelle de sa condition, qui pour lui, d'ailleurs, n'est qu'un leurre pour se donner une raison d'exister. Mais c'est oublier que l'homme se pose depuis longtemps la question de son absurde condition. Barjavel essaye de trancher l'intranchable. Pour m'expliquer, j'en réfère aux récentes thèses (notamment scientifiques) sur la pensée conçue comme une projection de flux électriques (en simplifiant, bien sûr). Je ne peux me résoudre à croire que ma pensée, et sa propre rétroactivité, ne serait que le fruit d'une onde électrique qui me renverrait à une simple machine physique. Mais d'un autre côté, de là à dire que l'esprit n'est que philosophie... Difficile de se pencher sur la métaphysique sans risquer de soulever des clichés, mais si difficile de ne pas se demander comme Barjavel : "Pourquoi ?". Et je dirais même plus : Pourquoi "Pourquoi ?" ?<br /> <br /> Sinon, juste pour faire une petite remarque en ce qui concerne la thèse du surpeuplement. Le fait que cette dernière ait été infirmée ne donne pas pour autant tort à Barjavel. D'abord, ce sentiment peut éclore au niveau local. Ensuite, sur le plan, national, si l'on se réfère à l'angoisse, qui avait déjà touchée l'époque de Barjavel d'ailleurs, d'une explosion démographique, alors on peut aussi imaginer la politique menée par les États pour préserver leurs frontières. Bien sûr, cette proximité peut se passer sans tensions, tout comme elle peut donner lieu à des expulsions. Et certains débats actuels sur l'immigration relancent le sujet des limites d'ouverture d'un État où les citoyens se sentent déjà compressés et délaissés (surtout en temps de "crise"). Enfin, j'extrapole la thèse de Barjavel au concept des « déclassés », c'est-à-dire ceux qui représentent la frange (que cette représentation soit mentale ou réelle) des laissés pour compte de la Cité, dont les promesses semblaient pourtant leur ouvrir le monde. À l'heure actuelle où les valeurs comme le travail et la conscience identitaire, civique et individuelle, sont reconsidérées, quel avenir envisager ? On est, je pense, au coeur de questionnements qui interrogent l'être (par rapport à la science, au sacré...), et où, en plus, se tisse à nouveau des angoisses apocalyptiques (écosystème en déroute, etc.) qui montrent que l'homme a besoin de recadrer une pensée existentialiste, dont certains supposent qu'elle est cause vers l'individualisme. Le nombre croissant d'associations, la notion de collectivité (sur Internet, par ex., grand réseau gros des promesses d'une nouvelle Tour de Babel)... est peut-être le signe qu'il existe un malaise des individus, solitaires, esseulés, égarés, face à la prise en charge d'une existence dont ils doivent eux-mêmes tracer les limites, et pour lesquels pourtant leur curriculum ne suffit plus. Mais comment revenir en arrière après avoir embrassé un temps des idées qui vous promettaient votre place au soleil ? Devant la multiplicité des désirs, et des mains qui y tendent, l'homme optera peut-être pour le choix de faire couler le sang pour assurer le sien. Mais là, je détourne Barjavel, car il ne s'agit plus d'une survie de l'espèce, mais d'une survie égoïstement profonde du « moi ». Mais c'est peut-être ce qui nous définit le plus : l'instinct de survie du moi ? La conscience humaine, qu'elle soit éclairée ou obsure, a besoin de son point d'équilibre de sujet, d'exister en tant que « je ».
Y
Les contributions de Marianne et de Raphaël Loffreda, qui se répondent sur l'aspect collectif de ces phénomènes que sont les guerres et les conduites suicidaires de masse, se focalisent sur la dimension collective. <br /> <br /> Dans le monde animal, dont nous faisons partie il y a deux âges de grande vulnérabilité: le tout premier, après la sortie de l'oeuf ou du ventre de la mère, qui se prolonge par les premières explorations de l'espace à partir d'un degré suffisant de maturité locomotrice. Dans notre espèce, la mortalité dans la petite enfance est redevenue accidentelle, comme elle l'est depuis toujours dans la nature.<br /> <br /> Le second est celui de la maturité sexuelle, qui se traduit par une énergie multipliée au service de l'espèce, à travers l'activité génésique de ses membres. La compétition, pour la plupart des espèces, entre les mâles, fait des coupes dans leurs effectifs.<br /> <br /> Toutes les sociétés humaines encadrant les expressions de la sexualité, l'énergie libidinale se heurte d'abord à cet ordre, premier stade de la compétition. Dans nos sociétés modernes, cet ordre est un mur moins haut qu'autrefois. Mais une fois franchi, il faut s'opposer aux autres jeunes mâles, se faire choisir par les femmes qui n'ont que rarement un seul soupirant. Il est, pour beaucoup, plus rassurant de se replier sur son groupe sexuel et de diriger son excès d'énergie vers des conduites à risque. La mortalité accidentelle repasse par un pic.<br /> <br /> Les survivants n'en ont pas fini avec l'obstacle sociétal. Les places sont prises et solidement tenues. Les frustrations individuelles s'additionnent et finissent par se liguer. D'aucuns se présentent pour les guider dans la bonne direction.
M
Merci Raphaël pour cette réponse si détaillée et qui répond on ne peut plus précisément à mon interrogation. Je t'avoue que moi c'était une interrogation nouvelle à laquelle je n'avais jamais réfléchi (une idée en l'air, pardon d'en avoir, mais quelle bonne idée de les exprimer quand on est en si bonne compagnie sur ce blog !) mais je me doutais que cette question ne devait pas être très originale, d'où mon "d'autres l'ont dit avant moi", sans en mesurer très bien les enjeux historiques. Aussi bien ce que tu nous racontes du livre de Barjavel que ton propre point de vue d'historien et individuel m'ont beaucoup appris et intéressé !
vive les sociétés modernes - abécédaire
  • Cet abécédaire est élaboré progressivement. Les contributions proviennent d'horizons (professionnels, disciplinaires, philosophiques...) divers. Il voudrait être un témoignage sur notre époque.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Publicité