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vive les sociétés modernes - abécédaire
14 décembre 2013

V comme vie humaine future (deuxième partie)

Première partie: http://moderne.canalblog.com/archives/2013/11/20/28473031.html

 

Deuxième partie:

Tandis que certains prospectivistes nous assurent que le futur sera bâti de robots cohabitant paisiblement avec des humains cybernétiques, d'autres, tels Hugo de Garis, nous dépeignent une guerre devant se conclure par l'élimination de l'humain par des robots surpuissants et surintelligents.

D'autres encore, tel le scénariste et réalisateur de KARA (2011), David Cage (co-fondateur la société parisienne Quantic Dream), proposent un futur composé de robots androïdes dotés de microprocesseurs sémantiques autoréflexifs, comprenons :  capables de produire des émotions, puis des sentiments dont l'ultime :  le « sentiment-même de soi » (selon l'expression chère au neurologue Antonio Damasio) étant... en vie !

De tels androïdes ne nous tueraient pas mais nous aimeraient, tels leurs « ancêtres et constructeurs » selon un schéma asimovien...

http://www.youtube.com/watch?v=IswNIu65s4I

 

De tout ceci résulte qu'il y a fondamentalement deux grandes tendances,

→ celle optant pour le posthumain :  la vie future serait robotique et, pour un court moment, cybernétique (avec des humains dotés de prothèses, d'organes artificiels... :  des cyborgs) et, selon des opinions diverses, cette vie progressivement dominée par des robots intelligents serait soit éliminatrice de l'humanité « ordinaire » (les humains non biotechnologisés), soit esclavagisatrice de l'humanité restante, soit protectrice de cette humanité.

→ et celle allant vers un transhumain multiformes, tendance selon laquelle l'humain va survivre aux machines, soit en se bardant de prothèses et de molécules « d'augmentation » (principalement cognitive), soit en développant, du dedans, une neurobiochimie lui permettant de devenir plus puissant que toutes machines, car plus neuroplastique.

Cette thèse, que je défends dans mes plus récents ouvrages de science-fiction/anticipation, je l'avais brièvement et abstractivement présentée à Hugo de Garis lors d'une petite conversation que nous eûmes, après avoir chacun donné une conférence dans un même colloque (nous étions parmi quatre orateurs invités par l'Association Française Transhumaniste).

Je lui tins le propos suivant :  lui, présentait que la vie future serait celle de robots surpuissants et surintelligents asservissant puis exterminant l'humanité parce que son cerveau adoptait un raisonnement de physicien, considérant que tout peut se construire et se détruire ex-nihilo.

A contrario, mon cerveau adoptait un raisonnement de biologiste selon lequel il est observé que la vie, que le vivant en général, est toujours une recherche « vivante » d'équilibre ;  à l'imitation de l'adaptation des microbes aux médicaments :  lorsqu'on compare des microbes (d'une époque passée) conservés après qu'ils aient été détruits par un certain médicament, à la souche actuelle des mêmes microbes, lesquels résistent largement à cet ancien médicament, il nous est clair que le vivant (dont on exclura, ou non, tout ou partie des virus...) s'est adapté pour survivre.

Ce qui implique que lorsque des « robots surpuissants et surintelligents » apparaîtront, l'évolution, au sens darwinien du terme, produira une accélération du développement humain :

→ soit que des humains ou, plus exactement alors, des transhumains, deviendront, depuis Homo sapiens que nous sommes, des êtres très en symbiose avec leur environnement direct, naturel, depuis cette neurobiochimie que j'ai évoquée plus avant (je les nomme « jedtranshumains » ou « jedhumains »  dans ma prose)  ;

→ soit que nous parviendrons à accélérer l'évolution animale en nous, elle-même, épigénétiquement, et que l'humanité survivra (mais non l'espèce actuelle composée par... nous, sapiens, laquelle disparaîtra) ;  le genre Homo s'enrichissant alors d'une nouvelle espèce, pertinens, qui, plus adaptée et mieux neuroconnectée que la nôtre, la supplantera.

 

Ainsi,

-  pour nous résumer via une illustration adaptée non pas aux long vols intergalactiques d'un lointain futur, mais à la colonisation des lunes saturnienne et jupitérienne Titan et Europe, qui sera dans un avenir proche programmé pour suivre la conquête terraformatrice de Mars,

- une variante « primitive » d'Homo sideralensis sera Homo pertinens, dont l'une des spécificité est qu'il naîtra d'une accélération génétique :  le concept d'organisme génétiquement modifié étant ici remplacé, dans un respect du code génétique humain initial, par celui d'organisme génétiquement accéléré.

La vie humaine future est un champ exploratoire nouveau plein de promesses,

-                  1) les unes, fermement réalistes, fondées sur des scénarios (« noirs », « roses », « gris ») possibles et parfois même probables (de nature prospective),

-                  2) et les autres plus volontiers utopistes, fondées sur des tendances conjuguées à des souhaits (futurologie).

Réalistes ou utopiques – et souvent les deux ensemble – ces voies d'exploration nous conduisent au grand bonheur de découvrir nos possibilités et d'oser donner vie à nos plus beaux rêves, nos plus splendides espoir et nos plus motivants projets.

 

Daniel-Philippe de Sudres (chercheur en neurosciences cognitives expérimentales, écrivain – notamment de science fiction anticipative réaliste)

 

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Commentaires
P
A M&J: si vous pouviez nous donner des précisions sur les analyses de Martin Rees...Je les trouve bien troublantes.
Y
Que se passera-t-il d'ici au début de la fin du soleil sous la forme d'une géante rouge, c'est à dire entre 600 M.A. et 1 milliard, c'est à dire un temps à peu près égal à celui qui nous sépare des premiers êtres pluricellulaires ? La seule certitude, c'est que le rythme de développement en nombre de l'espèce humaine ne pourra pas être soutenu aussi longtemps. <br /> <br /> À quoi bon y penser? L'humanité n'a jamais été vraiment maitresse de son histoire. La seule cause de tristesse, c'est que l'histoire de la terre sera alors sans témoins.
M
"Rien n'est plus difficile à prévoir que l'Avenir" disait Monsieur Prudhomme .<br /> <br /> Une seule chose nous parait certaine : dans quelques milliards d'années, toute vie aura disparu dans le système solaire. <br /> <br /> D'ici là, nous sommes incapables de concevoir ce qui peut arriver . Toutes les prévisions, même à courte échéance,-les seules qui aient pu être soumises à vérification- se sont révélées erronées. <br /> <br /> Martin Rees, en 2003 a écrit "Our final hour" (en français "Notre dernier siècle ?" publié chez Lattès avec une préface d'Hubert Reeves ) ; il évalue à 50% les chances de survie de l'humanité à l'issue du XXI ème siècle. Les diverses catastrophes qu'il envisage étant indépendantes les unes des autres on pourrait en déduire que cette probabilité de 50% est aussi valable pour les siècles suivants si bien que la chance qu'aurait l'humanité de voir l'an 3000 serait inférieure à 1/1.000. (et 1/1.000.000. pour l'an 4000 !)<br /> <br /> Personne ne peut ni vérifier ni infirmer cette prédiction, et il en est de même des éventualités énoncées par Daniel-Philippe de Sudres pour notre avenir à très long terme. Devons-nous alors nous en préoccuper, voire nous en inquiéter ?<br /> <br /> Les descendants actuels des sauriens de l'ère secondaire sont des oiseaux; Quel dinosaure aurait pu imaginer que ses arrières petits-enfants finiraient dindes rôties pour les réveillons de Noël ?<br /> <br /> Bonnes fêtes à tous !
S
Le progrès humain doit-il beaucoup à son imagination, outil de base de la science-fiction? Sûrement moins qu'il n'y parait. Par contre la résolution au jour le jour des problèmes rencontrés par les créateurs d'artefacts, continue, avec des outils mathématiques et informatiques qui ont permis d'accélérer et d'industrialiser les innovations. La médecine bénéficie de l'application de toutes les techniques.<br /> <br /> Vous avez raison. Les progrès de toutes sortes continueront, au moins là où des idéologies ne s'y opposeront pas par la violence. Il est même plus probable qu'elles ne feront que les retarder. Les freins réels ne seront que financiers.
S
il n'y aura jamais de limites aux modifications des humains que la technique rendra possibles. Se raidir contre les conséquences affreuses d'une technique en elle-même positive, comme l'a fait Testard face à la PMA, est vain et erroné.<br /> <br /> Vain parce que l'humanité ne va évidemment pas se priver d'une innovation bonne désirable en elle-même au nom de la pente fatale. Erroné parce que ce qui nous fait peur c'est que les changements ne nous fassent plus peur. Eh bien si c'est le cas, s'ils ne nous font plus peur le jour venu, pourquoi projeter nos angoisses d'aujourd'hui sur ce que nous serons devenus?<br /> <br /> Je me souviens des livres de science fiction ultra flippants des années 60 et 70. De Philippe K Dick en particulier. Quand je vois voit notre accoutumance à la technologie, je me dis qu'il n'y avait pas de quoi flipper plus qu'à une autre époque devant les voitures et les trains. Ce qui ne signifie évidemment pas que toute modification technique soit désirable. Mais jugeons-en sans recourir à l'argument de la pente fatale.
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  • Cet abécédaire est élaboré progressivement. Les contributions proviennent d'horizons (professionnels, disciplinaires, philosophiques...) divers. Il voudrait être un témoignage sur notre époque.
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