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vive les sociétés modernes - abécédaire
6 octobre 2010

P comme Peur climatique.

C'est en 2007 que l'on peut situer le sommet de l'anxiété dans le domaine du changement climatique.

Cette année-là, le GIEC (Groupe International d'Experts sur l'évolution du Climat, fondé en 1988 par le G7) publia son quatrième rapport, le plus pessimiste, et reçut conjointement avec Al Gore pour son film catastrophe « Une vérité qui dérange », le prix Nobel de la paix.

En Octobre de la même année, en France, le «Grenelle de l'environnement" publiait un rapport dont le premier chapitre s'intitulait :"Lutter contre le changement climatique".

La quasi totalité des institutions scientifiques semblaient en accord avec l'idée que nous allions vers une catastrophe, suite à un réchauffement de la surface de la terre, provoqué par l'augmentation du taux de gaz carbonique dans l'atmosphère, croissance due aux activités humaines.

Cette prédiction s'appuyait sur une courbe représentant les variations de la température au XXème siècle, et sur la corrélation qui était apparue entre le taux de gaz carbonique dans l'atmosphère et la température terrestre.

La courbe, (la fameuse "crosse de hockey") débutait par une partie quasiment horizontale, pour finir par une pointe dirigée vers le haut.

Le taux de gaz carbonique était mesuré par des glaciologues qui comparaient la composition des bulles d'air emprisonnées dans les glaciers à différentes ères géologiques.

Or, le taux de gaz carbonique augmente depuis le développement de l'industrie et des transports.

D'où la conclusion que le réchauffement de la surface terrestre résultait des activités humaines et ne pouvait que s'accentuer si l'humanité ne modifiait pas son comportement global.

Les prévisions concernant les conséquences de ce réchauffement furent apocalyptiques. Par exemple, furent annoncées la désertification de l’Espagne, transformée en Sahara, ou, au contraire suite à la fonte des glaces arctiques entraînant l'arrêt du Gulf Stream, une période glaciale sur toute l'Europe occidentale. De plus, une élévation énorme et rapide du niveau de la mer noyant les deltas et provoquant des exodes massifs de population était considérée comme pratiquement inévitable,

De toutes les façons, l'extrapolation de la courbe des températures laissait entrevoir des conséquences dramatiques à moyen terme, c’est-à-dire dans les toutes prochaines décennies.

Qu'en est-il maintenant des affirmations concernant le réchauffement de la planète, ses causes anthropiques, et ses conséquences ?

Tout d'abord l'amélioration des mesures glaciologiques a montré que, s'il existait en effet une corrélation entre les variations climatiques et celles du taux de gaz carbonique dans l'atmosphère, les variations de température précédaient de quelques siècles (800 ans en moyenne semble-t-il) celles du taux de gaz carbonique, et ne pouvaient donc pas en être la conséquence.

De plus, la mesure de la température moyenne du globe ne peut être considérée comme précise que lorsqu'il existe un maillage suffisamment serré des points de mesure ; or celui-ci n'est réalisé (notamment en ce qui concerne la surface des océans) que depuis qu'existent des satellites météorologiques en nombre suffisant, ce qui n'était pas encore le cas il y a un quart de siècle.

Les courbes tracées à partir de mesures ponctuelles isolées, disparates, trop peu nombreuses, non coordonnées, et effectuées suivant des méthodes différentes (ce qui fut le cas pendant la plus grande partie du XXème siècle), ne peuvent être que sujettes à caution. Il n'a d'ailleurs jamais été aisé de définir une température moyenne dans un milieu hétérogène.

Du coup, la courbe en crosse de hockey a disparu des dernières publications.

Actuellement, avec beaucoup de prudence, et sans vouloir nier les variations récentes de la température "moyenne" du globe, on admet généralement que celle-ci a crû lentement depuis la fin du XIXème siècle pendant une quarantaine d'années ; ont suivi un refroidissement jusque vers 1970, puis un vif réchauffement et, depuis 1998 une stagnation.

De telles évolutions sont monnaies courantes, même à l’époque historique.

La Sicile par exemple, au temps des guerres puniques, était le grenier à blé de Rome. Il est banal de rappeler que le Groenland fut colonie danoise pendant plusieurs siècles aux environs de l'an mil. Leroy-Ladurie situe le petit âge glaciaire en Europe entre 1100 et 1800, (avec de nombreuses fluctuations) Et nous savons tous que Bruges, Brouage, et Aigues-Mortes furent des ports de mer.

Ces changements n'étaient pas dus aux gaz produits par les activités industrielles ; celui que nous subissons l'est-il ?

La surface de la terre reçoit de la chaleur principalement du Soleil mais également depuis son noyau interne. Les océans absorbent et restituent de l'énergie ; l'atmosphère crée, (heureusement) un effet de serre dont le gaz carbonique n'est pas, loin de là, le seul acteur : la vapeur d'eau surtout (les océans couvrent les 2/3 du globe), et le méthane jouent aussi un grand rôle.

Tous ces mécanismes de création et d'échange de chaleur sont encore mal connus, et aucune hypothèse cherchant à expliquer les variations de la température terrestre ne fait actuellement l'unanimité.

Pour résumer l'état actuel de nos connaissances, les variations constatées au siècle dernier n'apparaissent pas fondamentalement différentes de celles des siècles précédents , et notre ignorance concernant leur(s) cause(s) interdit toute extrapolation aux climats futurs;

D'autre part, pourquoi postuler que le climat actuel est le climat optimal, et que toute modification ne peut être que nuisible ?

La disparition de la banquise arctique ne pourrait être que bénéfique pour le transport maritime, et la biodiversité est infiniment plus grande sous les tropiques qu'à l'intérieur des cercles polaires.

Enfin l'homme s'est jusqu'ici adapté aux changements du climat ; est-ce devenu impossible ?

Dans ces conditions, alors que tant de motifs d'inquiétude et tant de défis immédiats se présentent (lutte contre l'extrême pauvreté, accès à la nourriture, à l'eau potable, à l'éducation, éradication du Sida et des maladies tropicales par exemple, sans oublier les multiples conflits et la crise économique mondiale ...), il est étrange que les sociétés développées se soient focalisées sur la crainte du changement climatique .

Certes, il est toujours utile, et même louable, de faire des économies (d'énergie comme du reste), d'éviter les gaspillages et de préserver notre environnement, mais était-il nécessaire, pour justifier ce type d’actions, de réveiller des peurs millénaristes et d'élever "la lutte contre le changement climatique" au premier rang des priorités ? Alors que, par ailleurs, nombreux sont les dangers qui menacent notre civilisation, il ne semble pas que dans ce domaine il y ait un péril immédiat, et il est curieux de constater l'ampleur des craintes et les prises de positions excessives qui se sont manifestées et qui se manifestent encore à ce sujet.

J.Fauré.

                                                                             (novopress.info)                                                            

.                                                 .http://fr.novopress.info/wp-content/uploads/2009/11/Pol%C3%A9mia-Alarmisme-climatique-1-Nov-2009.jpg

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Commentaires
J
Je n'ai jamais dit que la minorité avait toujours raison,mais que la majorité pouvait se tromper et que la vérité scientifique ne se décidait pas par référendum,ni même par consensus .<br /> Concernant la température terrestre,les études en cours qui se prolongeront dans les années à venir vont permettre de savoir si,et dans quelle mesure,les activités humaines y contribuent de manière significative.<br /> Jusque-là,si j'avais un conseil à donner,je répèterais qu'éviter les gaspillages d'énergie sera toujours bénéfique,au moins pour les finances de celui qui applique cette maxime de prudence.
P
la réponse de JF à ma première question est sans doute une boutade: il ne peut vouloir dire que la sagesse consiste pour le profane (quand il ne peut s'abstenir) à opter pour les positions scientifiques minoritaires, au motif de Copernic, Galilée, Pasteur etc. Or ma question était très sérieuse. Quel principe le non scientifique doit-il observer quand il est appelé à se prononcer dans des problèmes qui mettent en jeu des questions scientifiques controversées (climat, énergies, pollutions, ondes diverses...)?
J
Que JCH se rassure:il y a toujours eu des fluctuations de la température du globe terrestre,même si,à l'échelle d'une vie humaine, elles n'ont pas été ressenties comme des oscillations.(Dans une lettre à sa fille , Madame de Sévigné,parle d'une année où Versailles n'a pas connu un seul mois sans gelées blanches,et les historiens s'accordent pour penser qu'Hannibal traversa les Alpes avec ses éléphants par une température moyenne plus élevée qu'aujourd'hui).D'ailleurs,si le besoin s'en fait sentir , on pourra mettre en oeuvre des moyens pour filtrer le rayonnement solaire (avec des inconvénients sans doute non négligeables!)Mais nous n'en sommes pas là!<br /> D'autre part,je n'ai pas évoqué de complot mais parlé de convergences d'intérêts.Quand,pour glaner quelques voix "vertes" le candidat Sarkozy signa la charte de Nicolas Hulot ,il promit l'organisation rapide d'un "Grenelle de l'environnement".Ce "Grenelle" en 2007 n'a pas pu ne pas se saisir du 4eme rapport du GIEC qui venait de sortir.Et,en France du moins,la mécanique a été lancée.<br /> L'enthousiasme retombe:Au dernier salon de l'agriculture le Président a déclaré "l'Environnement,ça commence à bien faire!"Au plan international,les intérêts sont si divergents entre les pays développés et les PVD,qu'aucun accord ne sera possible avant longtemps.Aucun dirigeant n'aime être impliqué dans un échec. La mode est passée,et c'est sans doute pourquoi mon article n'a soulevé que peu de<br /> remarques et de contestations.Il ne visait d'ailleurs qu'à s'étonner de l'engouement des<br /> foules pour un problème potentiel et lointain alors qu'il en est de beaucoup plus graves et immédiats qui ne semblent pas émouvoir à ce point!<br /> A PG, je dirai qu'il faut se méfier des majorités;un référendum parmi les savants,au temps de Copernic aurait montré que la terre était immobile au centre du monde ;en 1800,il aurait conclu à l'existence du phlogistique ,en 1900 de l'éther...Quant aux indices indiquant un"impact humain fort" sur le climat,ils sont contestés,aussi par un nombre important de scientifiques.Je ne me hasarderai pas à décider qui a raison ou qui a tort.L'avenir tranchera, mais il ne semble plus à grand-monde (au contraire de l'opinion majoritaire il y a trois ans) qu'il y ait péril en la demeure.
P
le billet de J Fauré soulève pour moi au moins deux problèmes:<br /> <br /> 1. Quelle attitude le profane doit-il adopter face à une controverse scientifique? Si elle n'est que théorique, le mieux est sans doute pour lui de s'abstenir; mais si elle comporte des enjeux pratiques qui concernent tout le corps social que peut-il bien faire d'autre que d'accorder plus de confiance, au moins à titre provisoire, à la majorité de la communauté scientifique? Le problème se pose évidemment en termes différents pour celui qui n'étant pas profane est en mesure, en travaillant la question, de faire un choix éclairé.<br /> <br /> 2. JF par ailleurs s'attache surtout dans son premier point à contester les preuves qui soutiennent la thèse le l'origine humaine du réchauffement climatique. Quand il s'agit de connaissances scientifiques des preuves sont sans doute requises pour pouvoir affirmer quoi que ce soit et de simples indices ne sauraient suffire. Mais quand il s'agit d'agir, et que l'action risque d'être urgente, ne faut-il pas être capables de se déterminer, à défaut de preuves, à partir d'un certain nombre de signes? Or n'y a-t-il pas au moins des indices et des signes forts d'un impact humain sur le climat?
Y
en Europe, dès le dix-neuvième siècle, à Londres, victime du "smog", très agressif pour les poumons. À Paris, l'effort a été fait au lendemain de la guerre, grâce à un abandon du charbon.<br /> Par contre, oui, l'éclairage urbain, nécessaire au confort des piétons et à leur sécurité, a créé une "pollution lumineuse" qui rend difficile l'observation astronomique. Il ne reste plus que quelques zones des Alpes du Sud encore favorables, et quelques déserts, ça et là.<br /> Il ne faut regretter la sérénité de ce débat, entre nous. La polémique ne nous a pas trouvés? Tant mieux!
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