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vive les sociétés modernes - abécédaire
29 septembre 2010

P comme Progrès (justification des sociétés modernes)

Les sociétés modernes croient au progrès, et le promettent, pour plusieurs raisons convergentes.

D’abord parce que les hommes y sont libres d’agir comme bon leur semble, sans devoir se conformer à un ordre transcendant, et ensuite parce qu’ils cherchent à l’aide de leur raison éclairée par l’expérience à vivre le mieux possible. Il est donc logique qu’ils s’emploient à rendre leur vie toujours meilleure à leur goût. C’est cela qu’on doit appeler le progrès. Les expériences négatives, parfois tragiques, finissent par être abandonnées.

Non seulement le progrès scientifique et technique est indiscutable, mais sur le plan politique aussi, au bout du compte, ce sont les démocraties respectueuses des droits de la personne humaine qui l’emportent quand les peuples ont la parole.

On ne peut parler du progrès, d’un progrès global, d’un mieux-vivre sur toute la ligne, que si les progrès matériels sont solidaires de progrès politique et de progrès dans les moeurs. 

Mais puisque l’affirmation d’un progrès procède d’un jugement de valeur, il faut forcément dire à partir de quelles valeurs on juge que le changement a abouti à du meilleur.

C’est ainsi qu’on peut décider qu’il y a eu dans l’histoire récente un progrès sur un des points les plus révélateurs : les femmes disposent-elles de plus de droits de nos jours ou avant l’avènement des sociétés modernes ?

Bien que ce soit par un jugement de valeur qu’on affirme qu’il y a eu, ou non, progrès dans nos sociétés, l’idée de progrès se heurte au relativisme culturel, selon lequel l’égalité des femmes en droits ne serait pas un progrès par rapport au statut des femmes sans droits, des femmes qui n’ont parfois pas même le droit de naître.

Pour le dire autrement : certes le progrès ne se mesure pas seulement à des données quantitatives éblouissantes (par exemple au fait que la durée de vie moyenne sur terre a augmenté de 21 ans en un demi-siècle). Certes s’il existe, le mieux-vivre qui mérite d’être appelé le progrès relève forcément d’un jugement subjectif.

Est fondé à nier le progrès apporté par les sociétés modernes celui qui estime que la situation du passé était préférable, et qu’il voudrait sérieusement vivre dans les conditions du passé.

Celui-là, et celui-là seul, peut sérieusement nier qu’il y ait eu progrès.

.

André Sénik

                                                                             progres-automobile

                                                                            "Et ils appellent ça le progrès?" (blog portugais Menos um Carro)   

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Commentaires
T
et mes excuses encore pour une phrase bancale que je rectifie <br /> <br /> Jésus, son message d'amour, de liberté et de distinction du religieux et des pouvoirs politiques avec l'Eglise de Rome, qui comprend l'anti-judaïsme historique persécuteur et l'Inquisition...
T
Pour répondre à vos questions <br /> - la caricature faite ici des économistes atterrés, taxés d'ennemis de la liberté, (YL), sans qu'aucun contenu de leur propos ne soit cité, et pour cause !<br /> - avec enchaînement immédiat ( par Sénik) sur Marx, dont le nom n'est pas cité, pour dire qu'il est le père de ces horribles économistes dans un texte où il est question de la jouissance égoïste, sous-entendant que cela est totalitaire<br /> - sachant que ces économistes proposent une régulation ...<br /> <br /> Voilà pour les références.<br /> <br /> Quant au rapport qu'on peut établir entre Marx auteur d'une analyse du capital dans un livre qui fait toujours référence, et ses engagements communistes de l'auteur du Manifeste, avec les régimes totalitaires qui se sont réclamés de lui, sont comparables, mutadis mutandis, à ceux de Jésus, son message d'amour, de liberté et de distinction du religieu et des pouvoirs politique et du religieux avec l'Eglise de Rome, qui comprend l'anti-judaïsme historique persécuteur et l'Inquisition, les Croisades dévastatrices des cultures sur leur passage, la conquête coloniale et domination-extermination des Indiens d'Amérique, de même que le Vatican et ses finances mafieuses, son soutien à Berlusconi etc. etc.<br /> <br /> Donc le rapport entre un discours, un projet, des idées, une théorie et les gens qui s'en réclament et les politiques pratiquées en leur nom qui sert de justification, c'est un peu plus compliqué que vous ne semblez le signifier.
S
d'un côté, quelqu'un ici aurait-il refusé toute régulation (l'OMC par exemple) comme totalitaire?<br /> de l'autre côté, quelqu'un aurait-il prouvé que Marx n'avait rien à voir avec ce qui s'est fait en son nom?<br /> accessoirement, le seuil de pauvreté est un quotient, qui monte avec le progrès, pas un niveau.
T
Tout ce que vous avez à répondre aux économistes atterrés qui proposent une régulation du système bancaire et du capitalisme qui a plongé le monde entier dans une crise gravissime, c'est que vous n'avez pas lu (c'est trop long !), et c'est que ce sont des esprits totalitaires par la seule idée de régulation prônée par Obama par exemple, et c'est qu'ils sont de dangereux ennemis de la liberté, de dangereux marxistes totalitaires donc (car bien sûr la théorie de Marx, soit une analyse du capitalisme qui n'a pas totalement vieilli, mais doit être amendée avec les transformations du capitalisme, n'est pas distinguée du système totalitaire , on connaît l'argument qui relève de la pure intimidation intellectuelle qui n'a prise que sur les naïfs qui n'ont jamais lu Marx).<br /> <br /> Comme Obama sans doute, comme la gauche social-démocrate sans doute en Europe, comme l'école de la régulation, de grands économistes tels Michel Aglietta, pour vous toute idée de régulation mérite cette opprobe : totalitaire. <br /> <br /> C'est une belle manière de fermer toute discussion et de refuser toute réflexion critique. <br /> <br /> On cite alors un phrase d'une autre époque affirmant qu'il n'y a pas d'augmentation de la misère, et on prétend l'appliquer à aujourd'hui, où pourtant JCH déplore de nombreuses régressions. Ce sont toujours de belles généralités qui ne tiennent pas compte de la réalité. Par exemple le fait que 25% des jeunes en France aujourd'hui, pays riche et tout à fait "moderne" vivent en-desssous du seuil de pauvreté. Et attendons demain avec les retraites diminuées pour les plus modestes, ce qu'il en sera pour les plus âgés.<br /> <br /> La métaphysique dans le domaine des questions politiques consiste à formuler de belles généralités hors de l'histoire, sans s'occuper de l'économie, sans se référer à la réalité concrète et sans aucun fait précis tel que, pour l'école le fait qu'existent en France + de 30% d'illettrés, sans vouloir entendre ce que signifie la crise de l'autorité déjà analysée par Hannah Arendt il y a 60 ans, et considérer comme le fait JCH que la référence à la réalité est tout aussi métaphysique (!). C'est encore parler de démocratie en général mais ne pas la défendre dans les faits quand il y a lieu, lorsque par exemple la liberté de la presse est gravement en régression en France par la prise de pouvoir de Sarkozy sur les media et lorsque la police secrète est mise sur les talons des journalistes d'investigation. <br /> La France aujourd'hui au 44° rang pour la liberté de la presse, régresse, selon le dernier classement opéré par Reporters sans frontières. <br /> <br /> (encore un progrès sans doute ?)<br /> <br /> En effet défendre la démocratie et ses principes, est autre chose que faire l'apologie de nos sociétés et réfuter toute critique et même dénigrer tout regard critique en le taxant de totalitaire, revolver que l'on sort à tout propos qui est un procédé d'intimidation.<br /> <br /> Aujourd'hui la démocratie est en régression et certainement pas en progrès.<br /> Le discours sur la démocratie serait plus convaincant s'il la défendait au lieu de prétendre au progrès sans en donner un seul exemple ni encore moins une seule preuve hormis le contentement de soi.<br /> <br /> <br /> Croyez-vous vraiment qu'il existe une pensée qui ne soit pas critique ? Personnellement je ne connais aucun philosophe qui serait dans ce cas et qui ne développe une pensée critique. Le contentement devant l'état du monde me paraît fort peu philosophique et laisse peu de place au débat.<br /> <br /> <br /> Aujourd'hui la guerre ne se distingue plus de la paix. L'agriculture fait partie de l'industrie et de l'industrie de guerre, comme dit précédemment. Autre réalité qui vous déplaît. C'est un progrès ? Dans le monde des états de guerre larvés, des guerres civiles se multiplient. Pas en Europe, sauf dans l'ex-Yougaslavie, mais le monde est un avec la mondialisation tout s'interpénètre. Multiplication des états de guerre, peut-on dire que C'est un progrès ? Etes-vous si insensible à ce qu'il se passe dans le monde ? Votre philosophie n'est-elle que nombrilisme ? <br /> <br /> Un vrai débat supposerait l'ouverture à la critique, qui est elle aussi une des grandes inventions de la démocratie et qui représente, c'est le cas de le dire, un progrès.
J
D'autres, jadis, ailleurs ont connu des périodes fastueuses, des innovations éclatantes, des "progrès" qu'il ne faut certes pas méconnaître ni mépriser.<br /> Un dossier "spécial histoire" de la revue Les Echos (Juillet_Août 2010) évoque des "âges d'or oubliés": <br /> Uruk, première Ville-Etat en Masopotamie au 1vème millénaire avant J-C, <br /> le règne d'Ashoka qui, au IIIème siècle avant J-C après avoir conquis la quasi totalité de l'Inde, s'étant converti au bouddhisme, prone la non-violence, la justice et le bien-être,<br /> la richesse commerciale et culturelle de Palmyre au IIème siècle,<br /> l'essor du commerce maritime dans l'Océan indien entre le Xème et le XIVème siècle sous l'influence décisive de la pourtant lointaine Chine,<br /> la splendeur et le rayonnement culturel de Bougie sous le règne de l'émir En Nacer (fin XIème, début XIIème),<br /> les "quantante glorieuses" (!) du Moyen-âge occidental entre 1180 et 1220,<br /> le vaste empire du Mali (presque toute l'A.O.F.) sous le règne de Kanga Moussa au XIVème siècle,<br /> le rdressement économique de la France sous Sully (fin XVIème, début XVIIème),<br /> l'extension et la modernisation de ma Perse au XVIème et XVIIème siècle,<br /> l'Ethiopie de Ménélik à la fin du XIXème...<br /> L'entretien préliminaire avec Philippe Norel, économiste et professeur à Sciences-Po tourne autour dela notion d'histoire globale,des diverses époques et formes de la mondialisation, du caractére capitaliste ou non de ces économies florissantes et de l'aspect très limité (deux siècles?) de la domination occidentale du monde... <br /> De quoi éventuellement élargir et nuancer le débat<br /> sur les succès et mérites des "sociétés modernes"... et sur la grandeur et décadence des sociétés!<br /> JCH
vive les sociétés modernes - abécédaire
  • Cet abécédaire est élaboré progressivement. Les contributions proviennent d'horizons (professionnels, disciplinaires, philosophiques...) divers. Il voudrait être un témoignage sur notre époque.
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