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vive les sociétés modernes - abécédaire
18 octobre 2007

D comme Droits de l'homme (et christianisme)

Les droits de l’homme sont les droits qui sont attachés à tout homme du seul fait qu’il est un homme, indépendamment de toute autre considération, indépendamment de ses mérites et surtout de ses démérites.

Ne serait-il pas plus naturel et en tout cas plus juste d’associer le droit au mérite, de proportionner le premier au second ? Comment celui qui est sans mérite, et plus encore celui qui a démérité (pensons au criminel) pourrait-il avoir des droits au même titre que le héros ? Les droits de l’homme pourtant s’adressent aussi aux criminels, non seulement aux criminels présumés (droits de la défense…) mais aux criminels avérés : ainsi les peines qui les frappent doivent-elles être conformes à la dignité humaine, quelle que soit l’horreur de leur crime.

Pour qu’une notion aussi audacieuse émerge, il a fallu qu’une nouvelle conception de l’homme apparaisse sur la scène de l’histoire et du monde ; que soit reconnue « la valeur infinie de l’individu comme tel, et non parce qu’il est juif, protestant, allemand, italien… » (Hegel). Cette valeur fut largement inconnue des Grecs comme des Romains. C’est le christianisme qui, en la mettant au centre de son message, l’a imposée et en a fait « le principe universel réel d’une nouvelle forme de monde » (idem). Ce qui ne veut pas dire que la notion de « droits de l’homme » soit d’origine chrétienne, mais que cette religion, en proclamant qu’ « il n’y a plus ni Juif, ni Grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus ni homme ni femme : car vous n’êtes tous qu’une seule personne dans le Christ Jésus » (Saint-Paul), a grandement contribué a rendre possible son apparition.

Il n’est peut-être pas opportun de reconnaître officiellement les origines chrétiennes de l’Europe ; mais si on considère que les droits de l’homme participent de la définition de celle-ci, il est bien difficile de le nier.

Pierre Gautier

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Commentaires
B
Ne pas confondre christianisme et religion.<br /> Christianisme se réfère au christ et aux évangiles.<br /> La religion se réfère au "pouvoir"(pouvoir ecclésiastique pour la religion catholique).<br /> La notion de "droit de l'homme" est directement en lien avec la notion de "dignité".<br /> L'aspect politique n'est donc pas forcément antinomique à l'aspect spirituel.En cela,l'athée,l'agnostique et le croyant(j'entends plus le croyant anticlérical ou anti...) peuvent se rejoindre ...pour le meilleur...dans une spiritualité qui conduit à la necessité des "droits de l'homme".<br /> <br /> Sainte brigitte.
C
C'est bien de le rappeler quand on voit que la désaffection progressive de la jeunesse pour la religion a également entraîné un mépris pour cette dernière. Beaucoup ne voit la religion uniquement comme étant la responsable de toutes les guerres et de tous les maux sur terre. Sans jamais penser qu'ils ont peut être une dette pour les valeurs qu'elle nous a transmises : non plus seulement l'amour du proche (qui est certainement naturelle), mais aussi du prochain par exemple (qui ne l'est probablement pas). La « bonté d'âme » de nos générations (j'ai 22 ans) et d'aucune génération, n'est inné. <br /> <br /> Charles G. from Stockholm
P
Je pense comme toi qu'il ne faut pas confondre la reconnaissance de la dignité humaine et la reconnaissance des droits de l'homme; je crois toutefois que la première a préparé la seconde et qu'elle en a même peut-être été la condition préalable nécessaire.
A
La dignité de l’homme en tant que personne indépendamment de toute autre considération vient d’abord de la Genèse : Dieu fit l’homme à Son image, à Sa semblance il le fit. <br /> Pour ce qui est des droits de l’homme à la liberté individuelle, aucune religion ne s’est opposée par principe à l’esclavage, qui en est la négation.<br /> Pire, l’Église catholique s’est d’abord opposée au principe des droits de l’homme au nom de la priorité des droits de Dieu.<br /> Il ne faut donc pas confondre l’universalité de la dignité humaine, qui est d’origine religieuse juive et chrétienne, et les droits de l’homme, qui proviennent de l’école du droit naturel. On retrouve cette dualité dans la déclaration universelle adoptée par l’ONU: “tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits »<br /> <br /> Post scriptum: la phrase de Saint Paul citée récuse la différence entre l’homme libre et l’esclave. Elle va donc à contre sens de l’idée du droit naturel à la liberté.
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  • Cet abécédaire est élaboré progressivement. Les contributions proviennent d'horizons (professionnels, disciplinaires, philosophiques...) divers. Il voudrait être un témoignage sur notre époque.
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