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vive les sociétés modernes - abécédaire
29 avril 2007

proportionnelle?

Est-il scandaleux que tel parti qui représente plus de 10% des voix ne soit pas lui même représenté à l'Assemblée Nationale, alors que tel autre, qui représente pourtant moins de 5% des électeurs dispose d'une représentation parlementaire ? Cette situation est l'effet du scrutin majoritaire; le scandale me semble toutefois plus apparent que réel.

Si le PCF, par exemple, a des représentants au Parlement, c'est parce qu'il a su nouer des alliances ; si un parti comme le FN n'en a pas, c'est qu'il n'a pas su le faire et n'a pas trouvé d'alliés. Est-il scandaleux qu'un mode d'élection sanctionne, entre autres choses, la capacité à s'allier? Je ne le crois pas . Au contraire même : la capacité à nouer des alliances est un test important dans une démocratie ; des alliances, et même des compromis. En être incapable manifeste une rigidité intellectuelle et psychologique dangereuses. La démocratie demande, ce qui est loin d'aller de soi, des hommes à la fois convaincus et ouverts, convaincus et capables de savoir qu'ils peuvent se tromper : "Reconnaître la validité relative de ses convictions, disait un admirable écrivain comtemporain, et pourtant les défendre résolument est ce qui distingue l'homme civilisé d'un barbare" ( dans Isaiah Berlin, "Eloge de la liberté", hélas sans préciser le nom de l'"admirable écrivain"!). Il faut se méfier de ceux qui ne trouvent jamais d'alliés ; c'est souvent le signe d'hommes qui ont perdu la conscience de la validité relative de leurs convictions et donc d'hommes dangereux. Comment se scandaliser de leur absence à l'Assemblée Nationale ?

PS : on peut encore préférer le scrutin majoritaire au scrutin proportionnel dans la mesure où le premier oblige non seulement à faire des alliances, mais à les faire en plein jour, avant l'élection et devant les électeurs: avec la proportionnelle on est d'abord élu et c'est ensuite seulement que l'on choisit ses alliés; avec le scrutin majoritaire on se présente directement devant les électeurs avec ses alliés. N'est-ce pas plus démocratique ?

Cela dit, pourquoi pas une dose réduite de proportionnelle ?

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Commentaires
Y
La majorité de gauche élue en 1988 dans la foulée de la réélection de François Mitterand n'est pas revenue sur le scrutin majoritaire rétabli par la droite en 1986.
Y
Mon attention ayant été attirée par un commentaire de Raphaël Loffreda, de cet article antérieur à ma connaissance du blog, j'en ajoute un nouveau.<br /> Le scrutin proportionnel a la réputation de donner une représentation plus juste des diverses opinions. Il a l'inconvénient de ne pas établir de lien entre les électeurs et les élus. Il a surtout celui de ne pas dégager de majorité, de rendre nécessaires des alliances incongrues, instables et impuissantes.<br /> La IVème République en a souffert, l'Italie en souffre encore, ainsi qu'Israël, obligé de subir le chantage des petits partis religieux que le sort du pays indiffère. <br /> Le FN a été représenté au parlement pendant la première cohabitation de 1986 à 1988, grâce à la proportionnelle rétablie par l'Union de la Gauche, victorieuse en 1981. Lionel Jospin n'y est pas revenu entre 1997 et 2002.
R
Riche discussion que je découvre dans l'archéologie du blog et qui ouvre de véritables pistes de réflexion sur le sujet.<br /> <br /> L'idée que Pierre développe de capacité à nouer des alliances me semble, comme l'a souligné JCH très pertinente. Néanmoins elle peut mettre mal à l'aise dans la mesure où elle contribue un peu plus à brouiller les cartes, à perdre l'électeur et à donner une apparence (ou traduire une réalité ?) de jeu malsain de l'activité politique. Si un parti se doit de défendre des idées, le fait de fonder trop fortement une stratégie électorale sur ce système me semble par trop pragmatique. Mais est-ce qu'un parti politique, dans la Cinquième République, a vraiment pour fonction de représenter des idées, ou bien n'est-ce qu'un instrument de conquête de pouvoir ? reste que je suis malgré tout assez séduit par cet argument de Pierre afin d'apporter des arguments en faveur du scrutin majoritaire (qui est, à mon sens, efficace dans direction d'un pays).<br /> <br /> Par contre il ne me semble pas, comme l'évoque JC Haglund que l'introduction d'une "dose de proportionnelle" créerait des sous-députés.<br /> <br /> RL
P
Pour interdire le FN, il faudrait changer la loi.<br /> Est-ce vraiment opportun?
B
Prudence avec Aristote ou principe avec Kant?<br /> J'opte por le principe...<br /> Mais,bon,je me suis assagie avec l'âge,enfin un peu,peut-être changerai-je un jour d'avis?...<br /> En tout cas,pour le moment,je reste sur mon avis de "principe":je reste pour l'interdiction de partis type "FN"(et je n'inclus pas le parti de de Villiers,qui bien que d'extrême droite,doit garder sa légimité démocratique),c'est à dire,shématiquement quand "folie" se rallie à extrémisme,"folie" au sens psychiatrique,et non métaphorique,du terme.<br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> Brigitte
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  • Cet abécédaire est élaboré progressivement. Les contributions proviennent d'horizons (professionnels, disciplinaires, philosophiques...) divers. Il voudrait être un témoignage sur notre époque.
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