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vive les sociétés modernes - abécédaire
22 janvier 2007

Immigration

Il existe un lien étroit entre la puissance d’un pays et l’immigration.

D’une part, parce qu’un pays puissant suscite un désir d’immigration, désir encore plus fort si le pays est libre et ne pratique pas le principe de la préférence nationale.

D’autre part, parce que cette puissance requiert l’appel aux immigrés : ils lui sont un renfort démographique et donc économique ; ils constituent également autant de têtes de pont vers leurs pays d’origine et accroissent ainsi l’influence du pays d’accueil dans le monde, influence d’autant plus grande que l’immigration sera diversifiée.

Il en résulte :

   1. que l’immigration doit être désirée, puisqu’elle est signe et facteur de puissance.

   2. qu’elle doit être proportionnée à la puissance du pays d’accueil, et qu’en conséquence elle ne saurait être ni illimitée, ni totalement indifférenciée.

   3. qu’il n’y a aucune raison pour que cette expérience historique soit vécue dans la honte ou la culpabilité par le pays d’immigration, puisqu’elle est l’une des manifestations de sa puissance et de ses qualités. Que de tels sentiments soient évités est essentiel à la réussite même de l’expérience. Qui pourrait avoir envie de s’intégrer à un pays qui doute démesurément de sa propre valeur ?

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Commentaires
Y
Ce fut une agréable surprise de découvrir cette "bouteille à la mer" lancée il y a plus d'un an par PG.<br /> Partant du principe qu'il n'y a pas de désir collectif, l'idée d'un "désir d'immigration" n'est pas recevable telle quelle.<br /> Les désirs individuels peuvent par contre se transformer en raison collective au terme d'une élaboration longtemps occulte. <br /> La raison collective reconnaissant l'utilité ou même la nécessité <br /> d'une politique d'immigration, se traduit soit de manière active, soit de manière passive.<br /> Active: constatant un manque de main d'oeuvre dans un secteur économique, la puissance publique organise le recrutement et l'installation de travailleurs étrangers: mineurs polonais, ouvriers maghrébins pour l'industrie automobile et le bâtiment.<br /> La France a aussi présenté la particularité de "forcer la main" à des émigrants très réticents pour peupler ses colonies, voire à utiliser l'exil pour raisons politiques(Algérie) ou criminelles (Guyane)*.<br /> Passive: La prospérité d'une économie créant des "désirs d'émigrer" d'individus voulant une vie meilleure, le pays d'accueil ferme les yeux et laisse les immigrants trouver eux-mêmes un emploi et un logement. Les régularisations ultérieures sont l'outil essentiel des politiques et évoluent en fonction des besoins ou des difficultés politiques INTÉRIEURES crées par l'immigration (un pays peut avoir besoin d'immigrants, mais est peuplé d'individus électeurs qui peuvent ne pas les "désirer").<br /> <br /> *Ce fut un échec total car l'exil ne se substituait pas à la peine mais s'y ajoutait. Le bagnard libéré en fin de peine devait rester un temps égal en Guyane. S'il avait la "chance" d'être encore en vie, il était brisé par les conditions du bagne et le climat. Exploité par les habitants qui le tenaient à merci, il restait "un petit blanc", et l'alcool le transformait en épave.<br /> Les anglais ont beaucoup mieux réussi la colonisation de l'Australie, à base de forçats et de prostituées, exilés, mais libres, dès leur arrivée.
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  • Cet abécédaire est élaboré progressivement. Les contributions proviennent d'horizons (professionnels, disciplinaires, philosophiques...) divers. Il voudrait être un témoignage sur notre époque.
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